Il était une fois une ville du Nord, Villeneuve d’Ascq , qui avait choisi de se mettre à l'heure dogorienne en 2013, dans le sillage de sa voisine Valenciennes en 2010.

Cette ville a vécu deux belles fêtes musicales partagées lors des concerts des 15 et 16 juin... Comme c’est toujours le cas dans les projets mis en œuvre autour de Dogora.
Mais ils ont aussi été des concerts uniques, parce que fortement personnalisés... Comme c’est aussi toujours le cas avec Dogora !

Quelques lignes pour rendre compte de la singularité de ce Dogora Ch’ti...
Elle tient me semble-t-il au parti pris clair des acteurs institutionnels et artistiques d’offrir un projet où la générosité et l’envie de n’exclure personne primaient, à la touche personnelle apportée par les choix d’interprétation du chef d’orchestre, et à la note festive assumée par les artistes, et qui a accompagné sans relâche la grande qualité de leur travail.

La générosité

Tout d’abord celle des choix musicaux radicaux de notre chef François Clercx. Il nous a proposé d’une part des tempos au contraste très prononcé, donnant encore plus de relief à l’œuvre, et d’autre part des répartitions vocales en accord exact avec les indications écrites par les compositeur, confiant en ses troupes pour relever le défi malgré les difficultés.
Ensuite celle de tenir compte avec réalisme de la salle qui accueillait les concerts et d’y adapter les moyens. Imaginez un vaste gymnase comprenant des gradins aux quatre points cardinaux... Celui de l'ouest était investi par les chanteurs adultes et enfants, les 3 autres par le public, et l’orchestre occupait la place centrale... Un casse-tête acoustique s’il en est ! La sonorisation intelligemment et généreusement adaptée a permis à chacun, quelle que soit sa place, de profiter avec un grand confort du voyage émotionnel dogorien et des nuances variées de la partition.

L’envie de n’exclure personne

Elle s’est traduite par un accès gratuit aux deux concerts, et par une liberté laissée au public de réagir librement par des applaudissements entre les divers morceaux. Pas de code inutile donc, et ce fut un plaisir de voir des tas de poussettes avec leurs petits habitants, des enfants et des adultes venus de tout le quartier d’immeubles alentours, et de nombreux anciens curieux de se rendre compte par eux-mêmes, remplir les gradins et «vibrer» concrètement et spontanément aux élans de la musique. Tout ce public ou presque était "découvreur" d'orchestre symphonique et de musique vocale «vivante». Lorsque l’on connait l’attachement du compositeur au partage de la musique au-delà de toute frontière sociale ou autre, ce fut assurément une réussite !

L’esprit festif

Il était surtout palpable dans les coulisses et dans les interactions entre les musiciens et entre les choristes adultes sur le plateau, et a permis une grande empathie reliant le travail de chacun. Petit signe amusant : des confettis ont été discrètement cachés dans les poches des musiciens de l’orchestre, puis libérés au-dessus des têtes en poignées joyeuses lors des applaudissements finaux.

Le croirez-vous

Pour mes 8ème et 9ème concerts, le Nord m’a offert ......... des premières fois !

Première fois que j’entendais les morceaux lents prendre à ce point tout leur temps pour se déployer avec aise.
Première fois que j’entendais les parties rapides virevolter avec autant de conviction et de vitesse.
Première fois que je chantais le morceau Zdieskani, le chef ayant décidé de suivre les pas du compositeur jusqu’au bout en confiant les accords d’accompagnement au choeur d’adultes (quelque peu périlleux quant à la justesse, le chœur est habituellement remplacé par des solistes).
Première fois enfin qu’une pluie «improvisée» de cœurs en papier saluait la réussite de Dogora !


Voilà sans doute une part de la magie dogorienne : une couleur inimitable et à nulle autre pareille pour chaque nouveau projet Dogora lancé de par le monde, et des «premières fois» d’émotions musicales au détour d’une partition, qu'on la connaise déjà très bien ou pas du tout...

DEUX BONUS DOGORIENS

Deux amis proches qui découvraient Dogora :
“Plaisirs et joie teintés de mélancolie, puissance de l'espoir porté par les enfants qui répond à la nostalgie des adultes, orientale et balkanique mais aussi méditerranéenne et russe, histoire intemporelle et universelle d'un peuple qui est l'humanité, petites peines et joies futiles qui se fondent en un destin éternellement recommencé, on s'y reconnait tellement que la familiarité nous invite naturellement à participer... à chanter... à nous chanter !“

Maria, artiste « dogoriane » et soliste « dogorienne » :
« Les points forts de ces concerts : le bon niveau de l'orchestre, les tempis assez extrêmes du chef qui faisaient un formidable contraste entre douceur et mélancolie d’une part, et ambiance festive et enflammée d’autre part, le choix de faire chanter le public comme le compositeur Etienne Perruchon aime le faire, l’enthousiasme de ce même public et l’ambiance détendue et plaisante chez les « Ch’tis » artistes ! »




http://www.lavoixdunord.fr